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    De l'amour des périls je fus au Japon




      De l'amour des périls je fus au Japon

      Péninsule de l'extrème distance de montagnes surprises entourées d'océan

      Loin des bruits enthousiastes du continent, l'unique terre très longue ou geignent les vieilles modernités, que partout touchant d'autres pays pluvieux affleurait Cipango

      Aux atours de papier surpris d'encre noire s'éloignant de ses rivages d'eau salée, l'ilôt magnifique de l'Orient posait son visage sacré sur le mien

      De mieux en plus il me parlait des mots et des phrases

      A l'horizon de Babel sa langue nuageuse de sons confus et courbes m'arrivaient de coton, irritante et disposée
      Chuchotante et terrible était son droit sur moi certains soir, tandis que s'accomplissait l'accouplement de ma compréhension à son mystère

      L'oreille ébahie, je la prêtais : attentif au moindre

      M'aura deshabite

      Or parfois le mot connu, reconnu surtout, du travers des flaques fumeuses, de part le bruissant écho de la langue, m'offrait le réconfort d'un signe
      Le confort d'un mot

      Bulle éclatante en surface de la toile d'arachne, mouillait ma gorge au souvenir de ma glotte incapable

      Cela vous assourdit

      Comme l'enfant saisit dans l'allure soudaine de la nuée apesantie l'animal qu'il préconnait, saisir un signe et le subir horriblement, en solitude alors
      La violence est silencieuse qui se laisse approchée facilement

      Là-bas, les nuages goulus se fouttent de couleurs, ainsi les plongeurs aux coquillages du pays des Wa se tatouaient le corps pour effrayer les monstres marins
      Crispés de vents, constipés de pluie, cumulus cumulés

      La langue est un nuage, une épaisseur, une longueur et une longueur qui parfois pleut, plane dans l'au-dessus incertain ne vous rejoignant peu, glissant sur la stratosphère impeccable des misententes

      La langue Japonaise aussi est un nuage, une largeur et une largeur insoumise aux courrants pratiques des marchands qui abondent, aux communiquations-éclaircies
      Découlant son eau abondante en torrents mouillés sur les tambours arrondis de vos tympans ; submerge

      Mais les errances de l'Autre sous l'averse soutenue des dialogues, ce nuage et sa nuance en vous progresse.

      Décrire cette nuance n'est rien au lieu de l'écrire
      Bien sûr

      Et l'écriture niponne s'oublie vite,
      Se perd, s'échappe, s'abscence

      Avec elle il faut s'éprendre de son tracage : caractères de Chine en touches d'encre ou de gouttes noires sur l'étang surprit du langage
      Eclaboussures et circonférence en surface de cette flaque

      Les Kanji sont traces de taches droites au pinceau qui les fument
      De haut en bas : comme de la flotte
      Calligrammes, callimiligrammes

      Humide, sa ligne vous deporte

      En tous sens du papier froissé qu'elle dépose








    Fevrier 2002